Le Chemin de Compostelle, ce n’est pas une addition de kilomètres mais de rencontres !

Publié le par Gisèle Grout

Ô Compostelle ! Chemin de rêve, tu deviens un jour chemin de la réalité et de la Liberté.

En cheminant sur ta voie céleste, les pèlerins sont parfois envoûtés pour l’éternité.

Tes sentiers escarpés, le plus souvent embaumés, nous remplissent d’ivresse dans l’allégresse.

Pierre par pierre, de nombreux murs érigent en barrière naturelle un parcours avec délicatesse.

Un chemin qui permet de rêver, prier pour certains, et pour tous de respirer à plein poumons avec entrain.

Des rencontres mémorables tout au long du parcours où les marcheurs prennent le temps de s’intéresser à leur prochain.

Oublié les artifices de la civilisation en se déconnectant de nos manies liées à la révolution numérique. 

Cela permet d’aller au bout de soi-même avant celui du bout de la route, sans aucun calcul arithmétique.

Nul ne sert d’aller vite, haut et loin si l’on oublie de regarder par là où l’on chemine.

De nombreuses croix jalonnant le parcours marquent un signe de protection pour le passant, parfois un lieu de mémoire qui prédomine. 

Le Chemin m’a fait côtoyer différents pèlerins : deux sœurs bretonnes Jeannine et Hélène qui s’étaient promis de vivre cette expérience à leur retraite.

Un oncle corse Dominique qui avaient promis à ses trois neveux de vivre cette aventure en commun.

Deux jeunes cousins des Pyrénées Margot et Théo qui voulaient renouveler leur première expérience avec l’âne Tro Tro comme troisième compagnon.

Le normand Jean-Claude qui tous les ans fait ses 3 000 kms à pieds pour s’occuper…et oublier la perte d’êtres chers.

Une jeune Franco –canadienne, Marie–Anne qui veut profiter du Chemin pour choisir sa voie professionnelle.

Hubert, un aveugle de 82 ans qui avait promis à sa dulcinée disparue récemment de faire le Voyage en son souvenir.

Un polonais volant parti de Cracovie pour 2 900 kms avec une moyenne de plus de 50 kms / jour en partant à 5 heures du matin pour ne pas dépasser le délai de congés exceptionnel accordé par son patron.

Pour tous ces marcheurs fatigués voire harassés pour certains, il faut des gîtes accueillants où l’hôte prend soin de ses convives.

Le rituel est toujours le même à l’arrivée d’étape : se rafraîchir, douche, s’occuper de ses pieds et la petite lessive !

Le repas est toujours un moment de partage fraternel où chacun échange librement selon son envie et ses inspirations.

Lors des accueils chrétiens, l’intensité de l’échange est plus solennel avec la prière en communion.

Le lendemain matin, refaire son baluchon dans l’ordre inverse de l’arrivée, remplir sa gourde, reprendre son bâton et sa bonne humeur !

Suivre à nouveau  les marques blanches et rouges du GR65, apprécier les tables d’accueil garnies de café et boissons fraîches préparées par des riverains au bon cœur. 

Ne pas oublier à chaque étape de faire tamponner sa créanciale, le passeport de nos passages.

En cours de Chemin, encourager les plus faibles, proposer une aide et marcher avec eux  à un rythme plus sage.

‘’Nos pas seront nos mots, le chemin notre chanson, la fatigue notre prière’’. Et alors le silence deviendra sagesse.

 ‘’La richesse d’une rencontre vaut mieux que de rencontrer la richesse’’

Publié dans Rencontres

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